Qu’est-ce que l’Energy Management ?

Le secteur tertiaire représente 17 % de la consommation énergétique en France. L’énergie est un enjeu de plus en plus important pour les entreprises, soumises à de nombreuses réglementations et à une forte volatilité des prix de l’énergie. Face à l’envolée des factures énergétiques, les entreprises et collectivités sont incitées à mettre en œuvre une démarche d’energy management sur le long terme, qui permettra également de diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre, d’augmenter le confort des bâtiments ou encore d’améliorer l’image et l’attractivité de leurs sites.

Sommaire

 

Energy management : définition

L’energy management, ou management de l’énergie, permet de structurer une démarche dans le but de maîtriser ses consommations énergétiques à long terme. Il s’agit d’un ensemble d’actions, d’outils et de techniques pour gérer l’énergie au sein d’une entreprise ou d’un bâtiment.

Dans le cas d’une démarche d’amélioration continue de la gestion de l’énergie, on parle de Système de Management de l’Énergie (SME). Cet energy management système  peut aboutir sur l’obtention d’une certification dans le cadre de la norme ISO 50 001 ou de l’ISO 50 009. Ces deux normes structurent une méthodologie que les entreprises, collectivités ou organisations peuvent employer afin de gérer efficacement leurs consommations d’énergie.

Femme en chemise en jean et casque de protection jaune travaillant sur un ordinateur

Le rôle de l’Energy Manager

Un energy manager (ou responsable énergie) prend en charge la gestion de la performance énergétique. Le métier d’energy manager consiste à analyser les données, identifier et alerter en cas de dérives, vérifier leur correction, automatiser et optimiser les réglages des équipements, former ses collaborateurs… Véritable animateur du plan d’action déterminé au préalable, il a pour objectif de faire diminuer les consommations d’énergie de manière pérenne, avec des actions nécessitant peu ou pas d’investissements.

Management de l’énergie, quels avantages pour les entreprises ?

Forte variabilité des prix de l’énergie, obligations réglementaires telles que le décret tertiaire, la loi LOM ou le décret BACS… Les raisons pour lesquelles se tourner vers l’energy management sont nombreuses.

Une conformité avec les réglementations

Décret tertiaire, loi LOM, décret BACS, directive F-Gas, sont quelques unes des réglementations auxquelles sont soumis les bâtiments tertiaires. Le management de l’énergie permet de répondre aux exigences de réductions des consommations d’énergie et de pilotage de la performance sur le long terme.

Un meilleur suivi de sa consommation énergétique

La première étape d’une démarche d’amélioration de la performance énergétique est de connaître ses consommations et les équipements énergétiques de son site. En s’appuyant sur des outils digitaux, les entreprises pourront comprendre leur situation de référence et identifier les sites à prioriser car plus énergivores et déceler les anomalies ou dérives qui peuvent être corrigées immédiatement, comme par exemple le fonctionnement d’équipements en dehors des horaires d’activité des sites.

L’optimisation des dépenses énergétiques

La correction des anomalies permet de réduire ses consommations d’énergie, mais il est également possible de réaliser des actions rapidement applicables comme la révision des usages et le pilotage des équipements. Cela peut être, par exemple :

  • s’assurer de la maintenance des installations,
  • sensibiliser ou former les occupants du bâtiment,
  • mettre en place une programmation horaire des équipements,
  • réduire ou éteindre les équipements lorsque le bâtiment n’est pas utilisé,
  • mettre en place des équipements simples comme des thermostats…

La réduction de son empreinte carbone

L’objectif final des réglementations autour de l’énergie est la diminution des émissions de gaz à effet de serre. En réduisant ses consommations d’énergie, on améliore son empreinte carbone, notamment sur le scope 1, quand l’énergie employée par l’entreprise est d’origine fossile.

Amélioration du confort des occupants et de l’attractivité des sites

  • Pilotage de la température ambiante pour éviter des écarts de température trop importants d’une zone à l’autre, qui créent de l’inconfort
  • Prise en compte de l’éclairage naturel
  • Gradation de l’éclairage artificiel afin de limiter des éclairages trop forts pouvant être gênants et avoir un impact sur la santé à long terme
Homme noir en chemise bleue devant son ordinateur

Comment mettre en place un système d’energy management ?

Le déploiement d’un Système de Management de l’Energie (SME) doit se faire par étapes, afin de garantir des économies d’énergie durables.

Internaliser ou externaliser ?

Internaliser son management de l’énergie nécessite une ou plusieurs personnes dédiées à cette mission. Dans le cas où un poste existe déjà au sein de l’organisation, cela n’engendre pas de coût supplémentaire. Internaliser l’energy management permet une connaissance plus fine du parc immobilier et des besoins, à condition de disposer des outils adaptés (GTB ou plateforme digitale de suivi). Cependant, avoir recours à un energy manager externe assure une expertise, grâce à l’expérience de situations diverses et l’utilisation d’outils appropriés.

L’important est de piloter sa démarche sur le long terme, afin de bénéficier d’économies d’énergie durablement.

EMS, quels avantages ?

Un EMS (Energy Management System ou Software) est un outil numérique, offrant de nombreux avantages. Une plateforme de monitoring énergétique assure la visualisation de la performance énergétique, le repérage des anomalies et facilite le suivi des consommations énergétiques sur un ou plusieurs sites, par poste de consommation (éclairage, CVC, froid commercial, etc.).

Ce type d’outil digital peut comporter une section plan d’actions, qui liste l’ensemble des actions à réaliser et leur état d’avancement ainsi que le résultat de leur déploiement, en termes d’économies en kWh et en euros.

Les étapes de mise en place

Le management de l’énergie est une démarche en 4 étapes :

  • Collecte et analyse des données de consommations d’énergie grâce à la télérelève et à une plateforme digitale.
  • Identification des gisements d’économies d’énergie grâce au déplacement sur site d’un energy manager qui va ainsi disposer d’une meilleure compréhension du bâtiment et des équipements.
  • Définition des objectifs et indicateurs de performance énergétique et construction du plan d’action en fonction de gisements identifiés et de l’ambition de réduction des consommations énergétiques. Cette étape inclut, le cas échéant, les investissements nécessaires pour réaliser des travaux de remplacement des équipements. Cela permet d’identifier les subventions ou primes CEE associées aux projets mais aussi de coupler des solutions de tiers-financement.
  • Réalisation des actions et suivi des progrès et dérives dans le temps par l’energy manager, qui réalisera également l’animation des parties prenantes

Installer un système de Gestion Technique du Bâtiment (GTB) assure une automatisation et un pilotage plus fin des actions et des équipements. Ce type de système permet la supervision de l’ensemble des usages énergivores  (CVC, éclairage ou eau chaude sanitaire d’un bâtiment…).

Assurer une réduction de sa facture avec le Contrat de Management de l’Energie (CME) ou le Contrat de Performance Energétique (CPE)

Le Contrat de Management de l’Energie

Le Contrat de Management de l’Energie (CME) est un type de contrat de service qui assure, grâce à un plan de progrès sans investissement, une réduction durable des consommations et donc de la facture énergétique. Avec ou sans engagement de résultats, il englobe l’intégralité des étapes d’une démarche de management de l’énergie. Il a pour avantage de prévoir l’accompagnement d’un energy manager de manière planifiée et récurrente. C’est ce pilotage humain qui assure des économies d’énergie à long terme.

 

Le Contrat de Performance Energétique

Le CPE est également un contrat de services, avec engagement de résultats. Le prestataire s’engage sur des économies d’énergie. Le client paie une redevance à la réalisation des travaux, qui peut être couverte par les économies d’énergie réalisées. Le Contrat de Performance énergétique inclut également l’ensemble des étapes d’une démarche de management de l’énergie. La différence avec le CME est l’engagement pris par le tiers de confiance, qui devra payer des pénalités si les objectifs de performance ne sont pas atteints. En cas d’économies plus importantes, il est possible de négocier le partage de gains, dans une logique gagnant/gagnant. Le Contrat de Performance Energétique peut également inclure des solutions de financement des travaux d’économies d’énergie, telles que les Certificats d’Economies d’Energie ou de la location évolutive.

Un homme et une femme portant des gilets jaunes et des casques de protection dans une usine se penchent sur un ordinateur

Le management de l’énergie dans l’industrie

Le management de l’énergie peut être réalisé dans le secteur tertiaire, mais également dans l’industrie. Pour cela, il est essentiel de comprendre le process et les enjeux du site industriel, par la réalisation d’entretiens métier. Ensuite, il convient de collecter et d’analyser les données pour proposer une stratégie et un plan d’actions.

A partir des premiers résultats, des itérations sont réalisées pour affiner les propositions et actions.

Un exemple d’energy management dans la distribution

Une entreprise de la distribution spécialisée a été accompagnée par les équipes de GreenFlex pour installer des gestions techniques du bâtiment sur plus de 200 sites en France.

En amont de cette installation, GreenFlex a accompagné cette entreprise dans la construction de sa feuille de route de performance énergétique. Les experts ont réalisé des visites sur les sites représentatifs et identifié des pistes d’optimisation. Ils ont ainsi qualifié les projets en termes de coûts, de gains et temps de retour sur investissement. Enfin, en extrapolant les données, une feuille de route opérationnelle et financière a été définie.

La plateforme digitale GreenFlexIQ a été mise à disposition afin de suivre l’évolution des consommations énergétiques de l’ensemble des magasins, le déploiement du plan d’action et les gains générés. 

Une fois les GTB déployées sur les 200 sites, tous les équipements ont été connectés pour ajuster les consignes de température, optimiser les plages horaires de fonctionnement de la CVC et de l’éclairage et réduire les puissances souscrites grâce aux économies générées.

Plus de 1 400 actions avec des temps de retour sur investissement inférieurs à 3 ans ont été identifiées et corrigées depuis 4 ans. L’entreprise a ainsi pu réaliser 9 % d’économies d’énergie dès la première année.

En résumé

Le management de l’énergie est une démarche qui permet de réaliser des économies d’énergie avec peu ou pas d’investissements. Ce processus doit être suivi pour garantir une bonne performance et des économies en kWh et en euros à long terme. Des solutions telles que le Contrat de Management de l’Energie ou le Contrat de Performance Energétique permettent d’assurer les économies, en faisant appel à un tiers de confiance.

A propos d’energy management