Hausse des prix de vente de l’électricité aux professionnels : au-delà des aides, quelles solutions ?

Après un hiver 2022 qui a mis la sobriété énergétique sur le devant de la scène médiatique, les entreprises ont réalisé des actions visant à réduire leurs consommations d’énergie. Les acteurs économiques doivent rester dans cette dynamique impulsée l’an dernier et penser long terme, pour aller plus loin dans leurs économies d’énergie. Pour réussir, il leur faudra agir en prenant les actions dans le bon ordre. 

Une hausse continue des prix de l’énergie

Comment aborder l’hiver 2023 ? La guerre en Ukraine, générant une réduction des exportations de gaz russe en Europe, et la baisse de la production nucléaire ont mené à une forte hausse des prix de l’électricité. En cette fin 2023, suite à la sécheresse de l’été qui a fait baisser la production hydraulique, c’est le conflit entre le Hamas et Israël qui fait bondir le coût du gaz et celui du pétrole.

L’énergie en entreprise peut constituer un poste important de coût et avoir un fort impact sur la trésorerie d’une entreprise, mais sa gestion peut être un levier d’économies.

Femme blanche aux cheveux long abaissant la température de chauffage dans un bureau

Les réponses du gouvernement face à la crise de l’énergie

Face à la hausse du prix de l’énergie, le gouvernement français a d’abord enjoint les entreprises à mettre en place leur plan de sobriété, afin d’atteindre l’objectif de 10 % d’économies d’énergie en 2 ans. Télétravail, diminution des températures de chauffage, diminution de l’éclairage… Plusieurs mesures ont été recommandées. Finalement, entre octobre et décembre 2022, la France a réduit sa consommation de 12 % par rapport à 2018-2019.

À la même période, le ministre de l’économie et des finances a mis en place un bouclier énergétique pour les entreprises. Ce bouclier a limité la hausse des prix de l’énergie pour l’année  2023.

En octobre 2023, le gouvernement a proposé le recours à de nouvelles mesures pour économiser davantage, telles que l’extension de la plage horaire d’extinction de l’éclairage des vitrines.

Pourtant, si les mesures recommandées sont indispensables, ce ne sont pas les seuls moyens pour réaliser des économies d’énergie.

Des économies d’énergie sans d’énormes efforts

Les entreprises, et particulièrement celles du tertiaire, peuvent s’emparer de plusieurs leviers pour faire diminuer leur facture d’énergie, et notamment d’actions simples à réaliser dans le bon ordre et en articulant intelligemment court et long terme.
Homme noir assis devant un ordinateur portable
Vue éarienne d'un système de ventilation et climatisation sur un toit de bâtiment végétalisé

Connaître ses consommations énergétiques

La connaissance de ses consommations d’électricité ou de gaz est une première étape indispensable pour esquisser  le plan d’action à mettre en œuvre. Pour cela, les outils digitaux offrent une vision complète des données, tout en soulignant les anomalies. Par la suite, les actions réalisées seront mesurées, pour rendre compte de leur efficacité. Le plan d’action préparé peut générer 5 % de gains énergétiques.

Déployer une démarche d’efficacité énergétique

Deuxième volet face à la hausse de l’électricité pour les entreprises : la sobriété et l’efficacité énergétique. À cette étape, aucun investissement n’est nécessaire car il s’agit de revoir ses usages et de régler ses équipements, via la réduction des horaires d’éclairage, la diminution des températures de chauffage…

 

Ces optimisations nécessaires atteignent toutefois un plafond d’économies, dépassable par la gestion technique du bâtiment.

La GTB pour piloter ses consommations énergétiques

La mise en place d’une Gestion Technique du Bâtiment (GTB) assure la supervision fine de l’ensemble des équipements, tels que le CVC, les bornes de recharge ou l’éclairage.

 

Avec un temps de retour sur investissement faible, d’environ 2 ans, le recours à une GTB est une solution couverte par les Certificats d’Economie d’Energie.

 

Cette réponse peut permettre de diminuer sa consommation d’énergie de 20 %.

Investir pour réaliser davantage d’économies d’énergie

L’investissement est le dernier palier d’un plan d’action visant à réduire sa facture d’énergie.

 

Le remplacement d’un système de chauffage, ventilation, climatisation (CVC) ou le changement d’éclairage sont d’autres options à envisager, afin de choisir des équipements plus performants. 30 % d’économies d’énergie sont atteignables en remplaçant ses équipements énergivores.

 

À plus large échelle, l’implication de l’ensemble de son territoire dans sa démarche d’efficacité énergétique garantit des réductions de consommations d’énergie. La récupération de chaleur fatale auprès d’un industriel ou d’un data center peut couvrir les besoins de chauffage d’un bâtiment de bureaux, par exemple.

 

Ce type de projet d’écologie industrielle demande de la part des entreprises une vision à long terme, qu’elles sont bien contraintes d’adopter, alors que les prix de l’énergie continuent d’augmenter.

 

Ces opérations nécessitent un investissement, qui peut être couvert, lui aussi, par des primes CEE et par des solutions de financement comme la location (particulièrement adaptée à l’éclairage ou les bornes de recharge). Les subventions publiques quant à elles, couvriront en partie les projets de grande envergure comme les réseaux de chaleur et de froid.

Un homme dans une chaufferie vérifie le système
Ainsi, au-delà des aides énergie mobilisables par les entreprises et qui couvrent principalement le paiement des factures de gaz ou d’électricité, les entreprises peuvent renforcer leur résilience face à la hausse des tarifs de l’énergie.

En plus des économies d’énergie et donc d’argent, les actions de pilotage ou d’investissement améliorent la performance économique de l’entreprise, sa compétitivité et le confort des clients et des employés.

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