CSRD : que souhaitent les entreprises ?

En février 2025, 21 entreprises de la RSE qui accompagnent des entreprises dans leur réponse à la CSRD ont lancé une consultation sur la directive à destination des dirigeants responsables de ces sujets. La consultation, soutenue par makesense, a donné la parole à ces entreprises en amont des échanges au sein de la Commission européenne sur le projet de loi Omnibus, visant à la réforme de la CSRD

Pourquoi cette consultation ?

Les entreprises soumises à la CSRD ont eu l’opportunité d’exprimer leur opinion sur les mesures déjà en place, mais aussi de partager leurs besoins et les potentielles évolutions souhaitées, afin de faciliter leur travail préparatoire de publication d’un rapport de durabilité.

Les résultats de la consultation CSRD et entreprises

Tous types d’entreprises ont participé à la consultation, qui a reçu plus de 300 réponses :

  • entreprises cotées en phase préparatoire qui publient leur rapport de durabilité sous peu (11 %),
  • entreprises soumises à la CSRD n’ayant pas encore initié la démarche (17 %)
  • entreprises volontaires (13 %)
80 % des entreprises satisfaites du contenu de la CSRD et en quête de stabilité et de soutien

80 % des répondants se sont dits satisfaits de la création de la directive et de son contenu actuel (13 % très satisfaits et 67 % globalement satisfaits demandant des simplifications).

Les PME et ETI, qui devront publier leur premier rapport en 2026 et qui sont moins outillées face à cet exercice, sont 79 % à être très ou assez satisfaites de la CSRD.

Enfin, 14 % des entreprises souhaitent des modifications profondes et 1 % plaident pour la suppression de la CSRD.

Comment les entreprises souhaitent-elles voir la CSRD évoluer ?

  1. Davantage d’aides

Les répondants réclament avant tout davantage d’aides pour leur réponse à la CSRD.  Parmi ces mesures, proposées par des acteurs variés (du MEDEF à Mouvement Impact France), les entreprises interrogées demandent :

  • des guides et normes sectorielles
  • le principe du guichet unique (52 %)
  • des aides publiques ciblées (45 %)
  1. Un souhait d’allègements

En dehors des aides, les  mesures plébiscitées sont faciles à mettre en place dans le cadre de la loi Omnibus :

  • réduction du nombre de data points significatif (52 %)
  • allègement des règles de l’audit (48 %)
  1. Les mesures les moins populaires

Les demandes de modifications plus drastiques (report, modifications substantielles ou suppression) ont remporté le moins d’adhésion :

  • report d’un an (demandé par 11 % seulement)
  • report de 2 ans (demandé par 8 %)
  • changement de système de normes pour LSME (2 %)
  • abandon de la double matérialité (1 %)

Ces modifications, dites de Niveau 1, apporteraient davantage de complexité parmi les réglementations déjà votées et transposées en France. En effet, les entreprises préparées devraient mettre à jour leur analyse de matérialité des enjeux ou modifier la structure même de leur rapport. Enfin, dans l’attente d’une nouvelle transposition dans le droit français, ces changements apporteraient de l’incertitude et de la confusion.

La CSRD comme outil de compétitivité

Les résultats de cette consultation démontrent la volonté et la disponibilité des entreprises à transformer leur stratégie profondément. La CSRD est ainsi perçue comme une boussole aidant à mieux estimer l’efficacité des investissements en RSE, et visant à diminuer les risques environnementaux, sociétaux et gouvernementaux qui se multiplient. Bénéficier d’une méthodologie est donc indispensable afin d’assurer la pérennité des entreprises.

La réponse à la CSRD devient ainsi un avantage compétitif, disponible pour les PME et ETI à des coûts abordables (en février 2025, pour une ETI comptant 1 000 collaborateurs, le coût de l’accompagnement initial moyen proposé par les membres du Collectif de la Consultation est de 49 000 euros ; par la suite, le coût moyen annuel pour répondre à la CSRD est de 11 900 euros).

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